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Les critères d'éligibilité au Prêt à Taux Zéro (PTZ)

Afin d’aider les ménages les plus modestes à accéder à la propriété, les gouvernements successifs ont mis en place différentes aides à l’accession sociale, à l’image des prêts aidés. 
Particulièrement utiles en période de montée des taux, ces prêts aidés créent de véritables opportunités pour les acheteurs qui y sont éligibles.
Prolongé jusqu’en 2027, le PTZ ou PTZ+ fait ainsi partie des prêts aidés les plus connus. Réservé à certains types de biens, ce prêt complémentaire s’adresse à des emprunteurs répondant à des critères de patrimoine et de revenus, et ce, avec des variations géographiques et des révisions chaque année. Il convient alors de bien connaître les différents critères d’éligibilité du PTZ en 2024 pour savoir si on peut y prétendre et bien monter son dossier de demande de prêt.

Définition du prêt à taux zéro

Le PTZ est un prêt aidé particulier, qui, comme son nom l’indique, permet d’emprunter une certaine somme avec un taux d’intérêt à 0 % : c’est donc un prêt immobilier “gratuit”, qui permet de faire de nombreuses économies sur le coût total de l’opération.

Un prêt sans intérêts ni frais de dossiers

Le PTZ, ou PTZ + est un prêt sans intérêt mis en place par l’État pour faciliter l’accès à la propriété des ménages aux revenus intermédiaires et modestes. Il consiste en un prêt sans intérêt ni frais de dossier, souscrit pour compléter un prêt immobilier “classique”. Le PTZ sert uniquement à l’achat de la résidence principale de l’emprunteur, sans prendre en compte les frais d’acquisition tels que les frais de notaire ou de garantie (hypothèque, caution, prêteur de deniers). Comme tout prêt immobilier, il doit être couvert par une assurance emprunteur, à la charge de ce dernier. 

Il doit obligatoirement être complémentaire d’un autre prêt immobilier “classique”, et peut être cumulé avec d’autres prêts aidés (nous y reviendrons). Le remboursement du PTZ peut avoir lieu entre 10 et 15 ans, avec une période de différé de 2, 8 ou 10 ans. Cela permet de repousser le remboursement de son prêt pour pouvoir commencer à rembourser sereinement son prêt complémentaire.

Un prêt accordé par des banques conventionnées

Le PTZ est un prêt dont le coût (intérêts et frais de dossiers) est pris en charge par l’État. Il fait l’objet d’une convention entre l’État et ces banques dites “conventionnées”, qui étudient les demandes de prêt à taux zéro comme n’importe quelle demande de prêt immobilier. Elles conservent ainsi le droit d’accorder ou de refuser l’octroi d’un PTZ à un acheteur si celui-ci n’est pas solvable, même s’il remplit tous les critères d’éligibilité de ce prêt aidé. Elles analysent le profil de l’emprunteur, évaluent sa capacité de remboursement et estiment sa solvabilité en fonction de leurs propres critères. 

Un prêt d’accession sociale soumis à différentes conditions d’éligibilité

Les conditions et modalités du prêt varient en fonction des zones du PTZ. Dans tous les cas, le PTZ ne peut représenter le prêt principal pour l’acquisition du bien.
Pour savoir si vous pouvez bénéficier d’un PTZ, étudions le détail des critères d’éligibilité du PTZ. Ces critères tiennent à : 

  • La situation de l’emprunteur (primo-accédant ne dépassant pas un plafond de ressources en fonction de sa situation familiale) ;
  • La nature du bien immobilier (neuf ou ancien) et sa localisation ;
  • Le financement global du projet immobilier.

Les critères d’éligibilité du PTZ liés à l’acheteur

En tant que dispositif d’accession social à la propriété, le PTZ répond à des critères d’éligibilité liés à l’acheteur, son patrimoine immobilier et ses revenus.

Critères d’éligibilité au PTZ : être primo-accédant

Le prêt à taux zéro est réservé aux acheteurs qui veulent acquérir leur première résidence principale : les primo-accédants.
Plus précisément, il faut ne jamais avoir été propriétaire de sa résidence principale, ou ne pas l’avoir été au cours des 24 derniers mois. On peut donc souscrire à un PTZ si on est propriétaire d’un logement acheté dans le cadre d’un investissement locatif.

Bon à savoir

En cas de divorce, le conjoint qui quitte la résidence familiale ne peut pas prétendre au bénéfice d’un PTZ avant un délai de 2 ans, au cours duquel il ne devra pas être propriétaire de sa résidence principale pour pouvoir être éligible au PTZ.

Critères d’éligibilité au PTZ relatifs au plafond de revenus

L’obtention d’un PTZ se fait sous conditions de ressources. Ainsi, les revenus du foyer fiscal de l’emprunteur ne doivent pas dépasser certains plafonds, fixés en fonction de différentes zones d’habitation (zonage A, B, C). Ces plafonds sont à comparer avec le revenu fiscal de référence (RFR) de l’année N-2. Par exemple, pour un PTZ demandé en 2024, il faut regarder le revenu fiscal de référence de 2022 sur l’avis d’imposition reçu en 2023.

Les plafonds de revenus pour l’octroi d’un Prêt à Taux Zéro dépendent de la composition du foyer. Ainsi, le plafond de revenus augmente en même temps que le nombre de personnes comprises dans le foyer (y compris les personnes à charge) augmente : 

Composition
du ménage 
Zone AZone B1Zone B2Zone C
1 personne49 000 €34 500 €31 500 €28 500 €
2 personnes73 500 €51 750 €47 250 €42 750 €
3 personnes88 200 €62 100 €56 700 €51 300 €
4 personnes102 900 €72 450 €66 150 €59 850 €
5 personnes117 600 €82 800 €75 600 €68 400 €
6 personnes132 300 €93 150 €85 050 €76 950 €
7 personnes147 000 €103 500 €94 500 €85 500 €
8 personnes et +161 700 €113 850 €103 950 €94 050 €

Lors de l’étude d’une demande de prêt à taux zéro, la banque étudie le revenu plancher des emprunteurs. Il s’agit du coût total de l'opération d’acquisition divisé par 9. Ainsi, l’établissement bancaire retient le chiffre le plus élevé entre cette somme et le RFR pour déterminer l’éligibilité au PTZ. 

D’après l’ANIL (agence nationale pour l’information sur le logement), ce plancher permet d’éviter l’octroi d’un trop grand avantage à un emprunteur dont les ressources auraient augmenté fortement entre l’année de référence et le jour de sa demande de crédit.

Bon à savoir

Le montant accordé au titre d’un PTZ est lui aussi soumis à un plafond qui varie en fonction de la composition du foyer, du zonage ABC et du type de bien. 

Les situations exceptionnelles dans lesquelles on peut être éligible au PTZ

Nous avons vu plus haut que seuls les primo-accédants pouvaient être éligibles au PTZ. Il existe cependant quelques cas particuliers dans lesquels on peut souscrire à un PTZ alors qu’on a déjà été propriétaire de sa résidence principale au cours des deux dernières années.

  • Lorsqu’on a seulement l’usufruit ou la nue-propriété de sa résidence principale (et non la pleine propriété) ;
  • Lorsque le propriétaire ou un des occupants du logement est en situation de handicap, titulaire d’une carte mobilité inclusion portant la mention “invalidité” ou une carte d’invalidité de 2ème ou 3ème catégorie.
  • Lorsque le propriétaire ou un des occupants est bénéficiaire de l’allocation aux adultes handicapés (AAH) ou de l’allocation d’éducation de l’enfant handicapé (AEEH) ;
  • Lorsque le précédent logement a été rendu inhabitable par une catastrophe naturelle ou technologique et que la demande de prêt a été formulée dans les 2 ans suivant l’arrêté qui a constaté le sinistre.

Les critères d’éligibilité du PTZ liés au logement

Au-delà du patrimoine ou des revenus de l’emprunteur, l’octroi d’un prêt à Taux Zéro dépend également de différents critères liés à l’emplacement, l’usage et la nature du bien.

Éligibilité au PTZ et zonage ABC

Si le PTZ est accessible sur l’ensemble du territoire, la région d’achat fait partie des critères à prendre en compte pour définir l’éligibilité d’un emprunteur. Comme vu précédemment, l’octroi d’un PTZ est soumis à des conditions de revenus et de composition du ménage, dont les plafonds varient en fonction du zonage A, B, C. Ainsi, un emprunteur ne sera pas soumis aux mêmes plafonds d’éligibilité en fonction de la zone où il achète.

Créé en 2003, le zonage ABC permet de classer les communes françaises en zones définies en fonction du déséquilibre entre l’offre et la demande de logement, soit la tension du marché immobilier. Les zones A et A bis correspondent aux zones les plus tendues, comme la capitale, la Côte d’Azur, et certaines grandes agglomérations où les prix sont très élevés. Les zones B1 et B2 regroupent d’autres grandes villes aux prix élevés ainsi que les DOM et la Corse, et la zone C correspond au reste du territoire, là où le marché n’est pas forcément considéré comme tendu. 

Les zones les plus tendues sont ainsi soumises aux plafonds les moins restrictifs pour prendre en compte l’état du marché immobilier ainsi que les revenus moyens dans ces zones.

Bon à savoir

En 2024, 209 nouvelles communes sont intégrés dans les zones tendues. Ainsi, six millions de Français supplémentaires peuvent bénéficier du PTZ.

Éligibilité au PTZ et résidence principale

Un PTZ doit obligatoirement servir à financer l’achat d’une résidence principale. La résidence principale se définit comme le domicile dans lequel l’emprunteur vit la majeure partie de l’année, soit plus de 8 mois par an. Cette condition reste valable pendant les 6 premières années du prêt à taux zéro : pendant ce délai, le logement ne peut être occupé comme une résidence secondaire où être loué. Après 6 ans, le propriétaire peut disposer du logement comme bon lui semble.

Bon à savoir

Nous avons vu précédemment qu’il existe des dérogations relatives à l’obligation d’être primo-accédant, notamment pour les personnes en situation de handicap ou d’invalidité. Il convient de noter qu’il existe également des dérogations pour pouvoir mettre en location son logement avant 6 ans, notamment si on est au chômage depuis plus d’un an, en instance de divorce ou en mobilité professionnelle.

Éligibilité au PTZ : immobilier neuf ou ancien ?

Pour beaucoup d’emprunteurs, le PTZ sert uniquement à financer la construction ou l’achat d’un logement neuf. Pourtant, un prêt à taux zéro peut également servir à financer l’achat d’un logement ancien ! Pour cela, il faut que le logement nécessite d’importants travaux de rénovation énergétique ou d’amélioration (assainissement, modernisation, aménagement de surfaces habitables…).

L’éligibilité au PTZ dans le neuf ou dans l’ancien : ce qui change 

Pour vous aider à y voir plus clair, nous vous avons listé les principales différences entre un PTZ dans l’immobilier ancien et un PTZ dans l’immobilier neuf.

L'éligibilité au prêt à taux zéro pour un logement ancien

L’acquisition d’un logement ancien peut se faire grâce à un PTZ à certaines conditions : 

  • Le bien immobilier acquis doit se situer en zone B2 ou C. Il n’est plus possible d’acheter dans l’ancien avec un PTZ en zones A, A bis ou B1.
  • Le logement doit présenter d’importants travaux de rénovation, représentant au minimum 25 % du coût total de l’opération, achat et travaux compris. Par exemple, pour un achat de 300 000 euros, le montant des travaux doit être au minimum de 75 000 euros pour représenter 25 % du coût total de l’opération.

Une attestation sur l’honneur ainsi que des devis relatifs aux travaux projetés seront demandés. Depuis 2020, ces travaux doivent permettre d’atteindre une certaine performance énergétique : la consommation annuelle d’énergie doit être inférieure à 331 kWh/m2 après travaux. Cela exclut les logements avec un diagnostic de performance énergétique (DPE) portant une étiquette F ou G, les fameuses “passoires thermiques”.

L’emprunteur dispose de 3 ans à compter de l’octroi du PTZ pour réaliser ou faire réaliser l’intégralité des travaux, sauf prolongation liée à des circonstances exceptionnelles (force majeure, décès de l’emprunteur, litige avec l’entreprise de travaux, etc.).

Le PTZ dans l’ancien permet de financer jusqu'à 50 % du coût total de l’opération en zone B2 et C. Les plafonds de revenus et de coût de l’opération restent inchangés.

Bon à savoir

Si vous achetez le logement social dans lequel vous résidez, aucun critère de zonage ou de localisation ne s’applique. Dans ce cas, l’achat d’un logement social peut être réalisé partout en France, sans tenir compte de la tension du marché immobilier. Toutefois, le PTZ ne peut alors représenter que 20 % du coût total de l’opération. 

Éligibilité au prêt à taux zéro pour un logement neuf

Le prêt à taux zéro permet d’acquérir un logement neuf dans toutes les zones :  A, A bis et B1. Depuis le 1er janvier 2024, les achats de maisons individuelles neuves sont exclus de ce dispositif.

Le logement neuf doit devenir la résidence principale de l’emprunteur au plus tard 1 an après l’achat ou la fin des travaux. Les futurs retraités peuvent louer le bien jusqu’au départ en retraite si celui-ci est prévu au cours des 6 ans qui suivent l’octroi du prêt à taux zéro.

La part de financement de l’opération par un PTZ varie selon les zones concernées. Ainsi, l'achat d’un logement neuf peut être financé par un PTZ jusqu'à 50 % du coût total de l’opération

Récapitulatif de la part financée par le PTZ en fonction des tranches

 Ancien avec travauxNeuf collectifHLM
ZonesA/B1B2/CA/B1B2/CToute zone
Tranche 1Non éligible50%50%Non éligible20%
Tranche 2Non éligible40%40%Non éligible20%
Tranche 3Non éligible40%40%Non éligible20%
Tranche 4Non éligible20%20%Non éligible20%

Les critères d’éligibilité du PTZ relatifs à l’opération et au crédit 

Les critères d’éligibilité du PTZ concernent essentiellement l’emprunteur et le bien qu’il envisage d’acheter. Mais ils doivent également respecter certains critères relatifs à l’opération immobilière en soit, comme son coût total et ses modes de financement.

Respecter le plafond du coût total de l’opération pour être éligible au PTZ

Si le PTZ est soumis à des plafonds de revenus, il est également soumis à un plafond de coût total de l’opération, puisque son montant est calculé sur ce dernier. Suivant les cas (achat neuf ou ancien, zonage ABC) le montant d’un PTZ peut être de 20, 40 ou 50 % du coût total de l’opération. 

Comme les revenus maximum, le coût total maximal de l’opération financée par un PTZ varie en fonction de la zone et de la composition du ménage : 

Composition
du ménage 
Zone
A
Zone
B1
Zone
B2
Zone
C
1 personne150 000 €135 000 €110 000 €100 000 €
2 personnes225 000 €202 500 €165 000 €150 000 €
3 personnes270 000 €243 000 €198 000 €180 000 €
4 personnes315 000 €283 500 €231 000 €210 000 €
5 personnes360 000 €324 000 €264 000 €240 000 €

Éligibilité au PTZ et demande de crédit immobilier classique

Le crédit à taux zéro est toujours un prêt complémentaire. Il ne peut être le seul moyen de financement d’une acquisition immobilière, ni même constituer le principal prêt par rapport aux autres crédits d’une durée supérieure à 2 ans. Il doit forcément être complété par un ou plusieurs autres prêts immobiliers censés financer la majeure partie de l’opération.

Un PTZ peut ainsi être complété par  : 

Dans ce cas, un lissage des prêts permet de bénéficier d’une mensualité unique tout au long du remboursement de l’ensemble des crédits. 

À retenir
  • Censé disparaître à la fin de l’année 2023, le PTZ est prolongé jusqu’en 2027, avec de nouveaux critères d’éligibilité introduits en 2024.
  • Les critères d’éligibilité au prêt à taux zéro concernent essentiellement les revenus de l’acheteur et la nature du bien immobilier acheté.
  • Seuls les primo-accédants ou non-propriétaires depuis 2 ans sont éligibles au PTZ. 
  • Le PTZ est soumis à des conditions de revenus, qui varient en fonction de la composition du ménage et du zonage ABC.
  • Pour qu’un projet immobilier soit éligible au PTZ, il faut qu’il concerne l’achat ou la construction d’un logement neuf (zones A, A bis et B1) ou l’achat et la rénovation d’un logement ancien (zones B2 et C). 
  • Le montant maximal d’un PTZ peut être de 20, 40 ou 50 % du montant total de l’opération. Celui-ci est plafonné en fonction des revenus de l’emprunteur et de la zone d’achat.
  • Un PTZ est accordé obligatoirement en complément d’un prêt immobilier principal, et peut être cumulé avec d’autres prêts aidés. 
Frédérique Moles
Par Frédérique Moles, Chef de projet marketing digital
Mis à jour le 26/04/2024 à 16:42
Frédérique a commencé sa carrière en 2011, se spécialisant dans le marketing pour le secteur immobilier. Au fil des années, elle a acquis une solide expérience et des connaissances approfondies dans ce domaine. En 2017, elle a rejoint CAFPI, élargissant son champ d’expertise pour inclure le crédit immobilier et l’assurance emprunteur. Sa contribution significative à ces domaines est démontrée par ses nombreux écrits sur ces sujets sur le site www.cafpi.fr. Actuellement, elle est en charge des activités digitales sur le site CAFPI, où elle continue de faire preuve de son expertise et de son engagement pour rendre accessible le monde parfois complexe du crédit immobilier et de l’assurance emprunteur. > Linkedin
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