Définition du taux directeur 

Le taux directeur est le taux d’intérêt que les banques centrales fixent pour les prêts qu’elles accordent aux banques commerciales. 
Pour être plus précis, on parlera plutôt de taux directeurs (au pluriel) puisqu’il en existe 3 :

• Le taux de refinancement ;
• Le taux de prêt marginal ;
• Le taux de dépôt.

Le taux de refinancement

Le taux de refinancement était, jusqu’en 2008, le principal outil de la politique monétaire. Il s’agit du taux d’intérêt appliqué lorsque les banques commerciales ont besoin d’emprunter auprès de la banque centrale. Ce prêt est accordé pour une durée d’une semaine. Les liquidités obtenues permettent ensuite aux banques d’accorder des crédits aux ménages et aux entreprises. 

Le taux de facilité de prêt marginal ou taux d’escompte

Le taux de facilité de prêt marginal est appliqué lorsque les banques commerciales ont un besoin urgent de liquidité. Elles peuvent alors emprunter à très court terme ; soit pour une période de 24 heures. 

Le taux de facilité de dépôt

Lorsque la banque commerciale a des excédents de liquidités, elle peut les placer et obtient alors une rémunération pour les dépôts au taux de facilité de dépôt.

Évolution du taux de refinancement

Ci-dessous, une petite rétrospective de l’évolution des taux directeurs sur les derniers mois :

• Juillet 2022 : 0,50 % ;
• Septembre 2022 : 1,25 % ;
• Novembre 2022 : 2 % ;
• Décembre 2022 : 2,50 % ;
• Février 2023 : 3 % ;
• Mars 2023 : 3,50 % ;
• Mai 2023 : 3,75 %.

Taux directeur de la BCE et taux d’intérêt des crédits

Puisque les banques commerciales empruntent à la banque centrale au taux directeur, ce dernier régule en quelque sorte :

• Les taux d’intérêt appliqués par les banques commerciales ;
• Les taux du marché interbancaire.

Impact des variations des taux directeurs sur les taux d’intérêt des crédits

Lorsque la Banque centrale européenne change les taux directeurs, elle influe inévitablement sur les taux d’intérêt des crédits appliqués par les banques commerciales.

Hausse du taux directeur

La hausse du taux directeur intervient le plus souvent en période de forte inflation. Le but est de la ralentir en augmentant les taux d’intérêt des banques commerciales. Ainsi, le prix des crédits est plus élevé. Les entreprises et les particuliers emprunteront donc moins. Ce qui signifie moins de consommation et moins d’investissement. La rémunération de l’épargne étant plus attrayante, il y aura alors, de manière générale, un ralentissement de l’économie. Et par conséquent, un ralentissement du rythme de la hausse des prix.

Toutefois, la hausse du taux directeur de la BCE ne règle pas tous les problèmes liés à l’inflation. Par contre, elle aide à encadrer ce que l’on appelle « anticipations d’inflations » ; notamment à maîtriser la « spirale prix-salaires ». Cette situation apparaît quand les entreprises et les particuliers estiment qu’une forte inflation s’installera pour une longue durée. Les travailleurs demanderont alors une augmentation de salaire. Pour honorer cette demande, les employeurs devront augmenter leurs prix. D’où la spirale. Une hausse du taux directeur de la banque centrale freinera le recours au crédit devenu onéreux au profit de l’épargne. En plaçant leur argent, les ménages favorisent l’excédent de monnaie. 

Baisse du taux directeur

Le taux directeur baisse lorsque la banque centrale estime que l’inflation est trop basse. La diminution du taux directeur faisant chuter celui des banques commerciales encourage les entreprises et les particuliers à emprunter et à consommer plus. Le tout pour stimuler l’investissement et accélérer l’activité.  

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Régulation du taux du marché interbancaire

À part auprès de la BCE, les banques commerciales peuvent également échanger des actifs financiers entre elles pour une durée allant de 1 jour à un an. Lesdits échanges s’effectuent sur le marché interbancaire. Il s’agit donc d’un marché réservé aux banques et où elles négocient librement entre elles. Les transactions se font suivant :

• La moyenne des taux dans la journée ou taux €STR (Euro short term rate) connu sous le nom de taux EONIA (Euro overnight index average) avant fin 2019 ;
• L’EURIBOR (Euro Interbank Offered Rate) pour les prêts plus longs : Euribor 1 mois, Euribor 2 mois, Euribor 3 mois… jusqu’à Euribor 12 mois.

Mais même si la banque ne s’adresse pas directement à la BCE, cette dernière intervient sur le marché interbancaire. 

Dans un premier temps, elle offre et demande des liquidités sur le marché interbancaire et intervient donc directement sur le marché :

• Si la Banque centrale européenne emprunte une grande quantité de capitaux, le taux du marché interbancaire augmente ;
• Si la Banque centrale européenne propose une grande quantité de capitaux, le taux du marché interbancaire diminue.

Elle intervient ensuite indirectement via plusieurs taux :

• Le taux de réserves obligatoires ;
• Le taux plancher ;
• Le taux directeur.

Le taux de réserves obligatoires

Aujourd’hui, la BCE impose aux banques de mettre une part de leurs liquidités sous forme de réserves (auprès de la Banque centrale européenne elle-même). 

Aussi, si la BCE augmente le taux de réserves obligatoires, les banques auront besoin de plus de liquidités et en demanderont plus sur le marché interbancaire. Et lorsque la BCE baisse ce taux, les banques auront plus à offrir. 

Le taux directeur

Comme expliqué plus haut, le taux directeur est fixé par la BCE et s’applique dès que la banque commerciale s’adresse à elle. Et le taux a un impact direct sur le taux des crédits accordés aux particuliers et aux entreprises.

Le taux plancher ou taux de dépôt

En déposant leurs excédents de trésorerie auprès de la BCE, les banques commerciales sont rémunérées au taux de dépôt. Lorsqu’il est en hausse, les banques préféreront placer leur capital plutôt que de le prêter aux autres banques. Par contre, en diminuant la rémunération, la BCE encourage les échanges sur le marché interbancaire.