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Droit à l’oubli pour l’assurance emprunteur

Droit à l’oubli pour l’assurance emprunteur Droit à l’oubli pour l’assurance emprunteur

L’assurance emprunteur était dans le passé jugée discriminatoire, notamment envers les personnes atteintes de pathologies graves. Depuis 2015, le droit à l’oubli pour l’assurance emprunteur a été mis en place par la convention AERAS. Cela permet à ces clients de bénéficier des mêmes couvertures que tout autre assuré. Définition, conditions, alternatives... CAFPI vous livre toutes les informations sur le droit à l’oubli.

Définition : le droit à l’oubli, qu’est-ce que c’est ?

Dans le cadre d’une assurance emprunteur pour un prêt immobilier, le droit à l’oubli permet de supprimer du questionnaire médical un cancer survenu antérieurement à la demande de prêt. Cela signifie qu’un client ayant guéri n’est plus dans l’obligation de mentionner, sous certaines conditions, cette maladie lors de la souscription du prêt.

C’est une règle instaurée dans le cadre de la convention AERAS (s’Assurer et Emprunter avec un Risque Aggravé de Santé). Il permet notamment à l’assuré d’éviter de se voir appliquer une surprime sur le coût de l’assurance, une exclusion de garantie, ou un refus d’assurance. Les garanties proposées sont alors les mêmes que pour tous les autres emprunteurs.

Les raisons de la mise en place du droit à l’oubli

Ce droit à l’oubli était fortement attendu par les emprunteurs et associations de malades. Le projet loi Santé a été voté par le Sénat en septembre 2015. La loi Lemoine est venue, quant à elle, parfaire cette volonté de suppression des discriminations. Pour cela, elle enlève, sous certaines conditions, l’obligation du questionnaire de santé à la souscription d’un prêt immobilier.

Ces deux textes ont été une véritable délivrance pour les millions de Français ayant combattu et vaincu le cancer ainsi que l’hépatite C. Il met un terme aux distinctions faites lors de la complétude du questionnaire visant les personnes ayant souffert d’une pathologie grave.

Il donne ainsi la possibilité de ne plus être considérés comme des personnes à risque avec notamment des éventualités de rechute. Elles leur ont permis d’être plus facilement acceptés par les assureurs.

Ils peuvent ainsi souscrire sans surprime ni exclusion au même titre qu’un emprunteur sans antécédents médicaux. Ces lois permettent également la diminution des primes d’assurance. Calculées sur des grilles anciennes, ces primes ne sont plus aujourd’hui en adéquation avec les avancées médicales.

Sous quelles conditions bénéficier du droit à l’oubli ?

Pour bénéficier du droit à l’oubli, plusieurs modalités doivent être remplies.
Tout d’abord, des conditions liées au prêt :

  • pour un prêt personnel, l’objet du crédit doit être lié à l’immobilier ;
  • pour un emprunt professionnel, il doit couvrir l’achat d’un local commercial ou de matériel professionnel ; 
  • le montant du crédit assuré ne doit pas excéder 420 000€ ;
  • la date d’échéance du prêt ne doit pas dépasser le 71e anniversaire de l’emprunteur.

Puis des conditions liées à l’état de santé de l’emprunteur :

  • Le droit à l’oubli s’applique 5 ans après la fin du protocole thérapeutique et en l’absence de rechute. Cela correspond, par exemple, à la fin du traitement actif du cancer (chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie ou traitements médicamenteux). Des traitements thérapeutiques du type hormonothérapie ou immunothérapie peuvent rester nécessaires.

Si vous remplissez l’ensemble de ces conditions, il ne sera pas nécessaire de déclarer les maladies dont vous êtes guéri à l’assureur.

Les pathologies concernées par le droit à l’oubli

Les pouvoirs publics ont, dans un premier temps, permis aux personnes atteintes d’un cancer de bénéficier du droit à l’oubli. Puis en 2022, le protocole s’est étendu aux personnes atteintes de l’hépatite C.

La Convention AERAS propose depuis 2016 une grille de référence. Celle-ci permet à l’emprunteur de se référer à un document d’information clair. Elle liste toutes les maladies concernées qui permettent un accès à l'assurance emprunteur dans des conditions standard ou s'en rapprochant

Avec la loi Lemoine, la grille de référence a été revue en août 2022. La dernière version date de septembre 2023.

Qui peut bénéficier du droit à l’oubli ?

Grâce à cette loi du 28 février 2022, le droit à l’oubli a été réduit de 10 à 5 ans pour les personnes visées.

Les modalités sont régulièrement réétudiées, car les avancées de la médecine permettent de diminuer les risques liés aux maladies graves. À ce jour, un cancer sans rechute et sans traitement depuis plus de 5 ans ne présente plus de risque important pour l’assureur. Pour rappel, il convient tout de même de respecter l’âge à la date d’échéance du prêt. Celle-ci doit être inférieure au 71e anniversaire de l’emprunteur.

La loi Lemoine a non seulement permis la réduction du délai, mais aussi la suppression de la condition de l’âge de l’assuré à la date du diagnostic. En effet, il n’y a plus de différence avec les cancers dits juvéniles, c’est-à-dire diagnostiqués avant 21 ans, qui étaient déjà soumis au délai de 5 ans.

Si un prêt immobilier a été mis en place avant l’entrée en vigueur du dispositif de 2022, il peut être judicieux de changer d’assureur. Cette modification vous permettra de diminuer votre coût d’assurance emprunteur et de profiter de garanties supérieures à votre contrat initial.

Bon à savoir

La loi Lemoine permet de résilier son assurance emprunteur à tout moment au cours du prêt immobilier.

Droit à l’oubli et questionnaire de santé

Le questionnaire de santé est un document à compléter lors de la souscription à une assurance emprunteur. Il permet d’évaluer les risques liés à votre état physique et donc de déterminer le taux d’assurance. Il est confidentiel et les réponses aux questions sont transmises au médecin-conseil. Celui-ci pourra dans certains cas demander des analyses complémentaires.

Les demandes du questionnaire de santé porteront sur les conséquences de votre maladie et sur le traitement de celle-ci. Si le droit à l’oubli s’applique, il n’est pas nécessaire de déclarer cette maladie dans le questionnaire.

Bon à savoir

Grâce à la loi Lemoine, cette liste de questions n’est plus obligatoire pour les prêts dont :

  • la part assurée par personne est inférieure à 200 000 euros,
  • la totalité du prêt est remboursée avant le 60e anniversaire de l’emprunteur.

Et si le droit à l’oubli ne fonctionne pas ?

Toutes les personnes atteintes de pathologies graves comme certains cancers ne pourront bénéficier de ce dispositif. S’il n’est pas applicable, elles peuvent tout de même accéder, sous certaines conditions, à une tarification dite normale ou s’en rapprochant. C’est la convention AERAS qui peut leur offrir cette solution.

Une grille a été établie par l’AERAS listant un certain nombre de pathologies ne présentant pas de risques trop importants pour l’assureur. Tous les antécédents relatifs à cette maladie devront être décrits dans le questionnaire de santé. Le délai d’accès varie en fonction de la pathologie.

Les avancées de la médecine peuvent permettre une réactualisation des pathologies présentes dans la grille de l’AERAS. 

À retenir
  • Le droit à l’oubli permet à l’assuré de ne pas mentionner ses antécédents lors d’une pathologie grave comme le cancer selon les conditions :
  • Dans le cadre d’un prêt personnel, l’objet du crédit doit être lié à l’immobilier ;
  • Dans le cadre d’un emprunt professionnel, il doit couvrir l’achat d’un local commercial ou de matériel professionnel ;
    • le montant du crédit assuré ne doit pas excéder 420 000€ ;
    • l’échéance du prêt ne doit pas dépasser le 71e anniversaire de l’assuré.
  • Il s’applique 5 ans après la fin du protocole thérapeutique dès lors qu’aucune rechute n’est constatée en cas de cancer et d’hépatite C. D’autres pathologies disposent de délais différents. Dans ce cas, il ne sera pas nécessaire de mentionner la pathologie dans le questionnaire de santé.
  • A défaut, la convention AERAS permettra de couvrir les assurés avec une tarification et des conditions encadrées.
Frédérique Moles
Par Frédérique Moles, Chef de projet marketing digital
Mis à jour le 23/01/2024 à 09:33
Frédérique a commencé sa carrière en 2011, se spécialisant dans le marketing pour le secteur immobilier. Au fil des années, elle a acquis une solide expérience et des connaissances approfondies dans ce domaine. En 2017, elle a rejoint CAFPI, élargissant son champ d’expertise pour inclure le crédit immobilier et l’assurance emprunteur. Sa contribution significative à ces domaines est démontrée par ses nombreux écrits sur ces sujets sur le site www.cafpi.fr. Actuellement, elle est en charge des activités digitales sur le site CAFPI, où elle continue de faire preuve de son expertise et de son engagement pour rendre accessible le monde parfois complexe du crédit immobilier et de l’assurance emprunteur. > Linkedin
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