Taux immobiliers 2024 : Des évolutions après la dissolution ?
Le deuxième semestre 2024 s'annonce comme une période charnière pour le marché immobilier en France.
Suite à la dissolution de l'Assemblée Nationale et aux résultats des élections européennes, une onde de choc s'est propagée sur les marchés financiers, affectant directement les taux d'emprunt immobilier.
Examinons les conséquences de cette dissolution sur les taux immobiliers.
Rappel du contexte
Coup de théâtre en cette année 2024 avec la dissolution de l'Assemblée Nationale, cette décision du Président de la République qui fait suite aux résultats des élections européennes, où l'extrême droite a réalisé des scores élevés.
Cette situation a généré une incertitude notable sur les marchés financiers, impactant directement les taux d'emprunt immobilier : une réaction immédiate sur les marchés a été observée, avec une augmentation significative du rendement de l'OAT 10 ans, un indicateur clé des taux d'emprunts immobiliers.
Ce rendement a grimpé de près de 8 points de base en une journée pour atteindre 3,17 %.
Parallèlement, la Banque Centrale Européenne (BCE) avait récemment abaissé ses taux directeurs de 0,25 point de base, un mouvement anticipé par les banques, qui avaient déjà commencé à offrir des conditions de crédit attractives.
La dissolution introduit donc un nouvel élément de complexité dans ce paysage économique.
Quels sont les impacts de la dissolution ?
Comme nous le disions précédemment, l'annonce de la dissolution de l'Assemblée Nationale a perturbé une tendance baissière des taux de crédit amorcée ces derniers mois.
Les experts qualifient cette réaction des marchés de “épidermique”, en soulignant qu'elle est loin de l'envolée des taux observée en 2022.
Cependant, la sensibilité de l'OAT à l'instabilité politique signifie que cette hausse pourrait se poursuivre jusqu'à la résolution des élections, posant une potentielle “mauvaise nouvelle pour les emprunteurs” si la tendance haussière s'intensifie.
Malgré cette volatilité, les taux actuels de l'OAT 10 ans restent proches de ceux enregistrés la semaine précédente (3,12 %) et bien en dessous des taux de l'année dernière (3,57 % en octobre), et aucun changement de stratégie des banques dans l’immédiat n’est à anticiper.
Les banques restent rassurantes
Les établissements bancaires continuent de se montrer rassurants malgré ces turbulences politiques : leur politique commerciale reste offensive, en partie parce qu'elles sont en retard sur leurs objectifs de distribution de crédits.
Les taux moyens pour un emprunt immobilier sur 20 ans se situent actuellement à 3,73 %, à 3,55 % sur 15 ans et à 3,95 % sur 25 ans, des niveaux jugés encore “praticables même avec un OAT de 3,5 %” par les experts.
La stratégie des banques consiste maintenant à conserver des taux attractifs pour attirer les emprunteurs, même au prix de réduire leurs marges. Cela signifie que les emprunteurs peuvent encore bénéficier de conditions favorables, notamment des négociations sur les assurances emprunteurs et la durée du crédit.
Toutefois, des risques subsistent Si le rendement de l'OAT 10 ans devait dépasser les 3,5 %, des conséquences sur les crédits pourraient se manifester.
Les taux devraient augmenter sans pour autant modifier la stratégie des banques à court terme. Les banques restent résilientes face aux chocs économiques antérieurs dus aux hausses de taux des banques centrales.
Les prévisions indiquent qu'un “coup de chaud” pourrait survenir même après les élections, surtout si des partis n'ayant jamais gouverné ou prônant des changements radicaux arrivent au pouvoir. Cela pourrait modifier les fondamentaux du marché du crédit, impactant potentiellement l'emploi et le financement des politiques publiques.