Le taux d’usure dépasse la barre des 5%
Ce mardi 1er août 2023, le taux d'usure pour les prêts à taux fixe de vingt ans et plus vient de passer à 5,33 %, contre 5,09 % en juillet dernier.
Pour rappel, le taux d’usure correspond au taux maximum légal, incluant tous les frais (taux de crédit de la banque, éventuelles commissions de courtiers ou assurances emprunteur...), au-delà duquel une banque n'est pas autorisée à accorder un prêt.
La Banque de France établit ce taux en se basant sur les taux effectifs moyens pratiqués par les établissements de crédit lors de la période précédente, majorés d'un tiers. L'objectif est de protéger les emprunteurs contre des taux d'intérêt excessifs.
Il existe un taux d’usure pour chaque catégorie de prêt : crédit à la consommation, crédit immobilier,...
La situation est inédite : si les taux d'usure sont en forte hausse depuis le 1er février, révisés mensuellement, ils ont récemment dépassé la barre symbolique des 5% pour les prêts de 20 ans et plus. Cela constitue un niveau sans précédent depuis 2012, avec une augmentation de 2 points par rapport à fin 2022 en seulement un peu plus de 6 mois.
Quels sont les impacts de cette hausse sur le crédit ?
Auparavant calculé trimestriellement, le taux d’usure entraînait parfois des blocages de dossiers pour certains emprunteurs ayant des marges plus serrées.
Suite à la décision du Haut Conseil de stabilité financière (HCSF) visant à éviter un surendettement des ménages pendant la crise, les banques étaient tenues d'être plus strictes dans l'octroi des crédits (bien qu'une certaine souplesse leur ait été accordée depuis la mi-juin 2023).
En parallèle, les taux d'intérêt ont augmenté en raison des taux directeurs de la Banque centrale européenne, et cela plus rapidement que le taux d'usure.
Avec une conséquence : restreindre l'accès au crédit pour certaines catégories d'emprunteurs, les banques ayant alors tendance à geler les dossiers de crédit en fin de trimestre en attendant le prochain relèvement du taux d'usure.
Pour tenir compte de la remontée des taux de marché, les autorités ont décidé, depuis le 1er février 2023, de réévaluer le taux d'usure chaque mois jusqu'à la fin de l'année.
Cette mesure a contribué à la hausse des taux d'intérêt des crédits immobiliers, passant de 1% en février 2022 à 2,9% en février 2023, et approchant désormais les 4%. Cela a conduit de nombreux acheteurs à attendre une baisse des prix de l'immobilier.
Mais avec les taux d'usure en forte hausse en juillet, les banques retrouvent une marge pour accorder des prêts aux ménages. Il redevient donc possible pour les emprunteurs d’emprunter, mais avec le revers de la médaille : des prêts à des taux plus élevés.
Cependant, la mauvaise nouvelle est que les emprunteurs devront désormais contracter des prêts à des taux plus élevés.