Des taux en hausse mais toujours très bas, une première alerte sur le taux d’usure
Selon le dernier Observatoire Crédit Logement CSA, en avril 2020, le taux fixe moyen toutes durées confondues (hors assurance) se situait à 1,17 %, soit 5 points de base de plus qu’en décembre 2019 ( 1,12 % ). Malgré une légère hausse, les taux d’intérêt restent très bas. Le taux d’usure, quant à lui, est un indicateur majeur concernant le coût d’un crédit immobilier. Englobant le taux d’intérêt et l’assurance emprunteur, il constitue le taux d’intérêt maximal auquel les banques sont autorisées à prêter de l’argent dans le cadre d’un prêt immobilier. Depuis le 1er avril 2020, le taux fixe d’un crédit immobilier sur minimum 20 ans est fixé à 2,51 %, un pourcentage pénalisant pour de nombreux acquéreurs.
Des dossiers faisant l’objet d’une plus grande sélectivité
Les banques anticipent une dégradation de la situation économique dans les mois prochains. Elles sont donc plus vigilantes sur la situation professionnelle des emprunteurs, le secteur d’activité dans lequel ils travaillent, le taux d’endettement, la part de l’apport par rapport au montant du bien, la valorisation du bien et l’épargne après projet en cas de coup dur. Elles sont plus prudentes qu’en 2019. Philippe Taboret, DGA de CAFPI, témoigne d’un accroissement qu’il qualifie de « considérable » des refus de financements.
Une situation délicate pour les emprunteurs les plus fragiles tels que les primo-accédants sans apport ou à l’épargne très réduite, les particuliers en situation précaire (travail d’intérim ou bien CDD), les co-emprunteurs sans emplois, les personnes souhaitant souscrire un crédit individuellement mais avec des revenus modestes ou bien les personnes ayant la santé fragile.
Des prêts octroyés difficilement
Selon l’Observatoire Crédit Logement/CSA, le nombre de prêts immobiliers octroyés au 1er trimestre 2020 a chuté de 25,5 % dans le neuf par rapport à l’année précédente, tandis que la production de crédits à diminué de 12,5 % en un an. L’économiste Michel Mouillart estime qu’environ 200 000 ménages pourraient être exclus du marché d’ici 2021 à cause de la crise du Covid-19, et du resserrement du crédit.
Ainsi, il est certes nécessaire de veiller au risque de surendettement, cependant, il est fondamental que cette considération ne freine pas la bonne reprise du marché. En effet, les banques devront ajuster leurs taux et assouplir certains critères pour que les différents marchés puissent réellement redémarrer.