Les chiffres clés de l’immobilier neuf au 1er trimestre 2024
Les chiffres annoncés par le ministère de la Transition écologique pour le 1er trimestre 2024 sont une nouvelle fois très mauvais :
- Baisse de près de 20 % du nombre de constructions autorisées avec 358 600 logements entre avril 2023 et mars 2024.
- Baisse de 22,4 % des réservations de logements neufs auprès d’un promoteur immobilier, sur un an, avec 15 130 logements réservés seulement sur le 1er trimestre. Au total, c’est le 7e trimestre de chute consécutif.
- Augmentation du nombre de logements mis en vente de 7,2 % avec 15 730 biens.
- Chute des commercialisations de 38 % sur un an.
La chute des réservations est un peu plus marquée pour les maisons (- 5,3 %) que pour les appartements (- 3,5%). Au sein des logements collectifs, les résidences étudiantes et les résidences seniors) sont celles qui s’en sortent le mieux.
La seule bonne nouvelle concerne la baisse des annulations de réservation : - 26 % d'annulation au 1er trimestre 2024, par rapport au trimestre précédent.
Le prix moyen au mètre carré des appartements neufs s'établit à 4 780 €, en légère baisse sur un trimestre (-0,9 %). La baisse des prix est donc moindre que dans l’ancien, ce qui peut jouer contre le neuf.
La Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) confirme ces chiffres et annonce que les ventes ont été divisées par deux en 5 ans.
Quelles perspectives pour le marché immobilier neuf ?
La Fédération française du bâtiment (FFB) craint 90 000 suppressions d'emplois d'ici fin 2024 et 150 000 à mi-2025. Les grands groupes ne sont pas épargnés : Nexity a annoncé la suppression de plus de 500 postes. Bouygues prévoit de son côté 225 suppressions de postes en 2024 et Vinci immobilier fait état d’un plan social non chiffré.
Le recul des ventes est lié, comme pour l’ancien, à l’augmentation des taux d’intérêts depuis 2022 et à la perte de pouvoir d’achat des acquéreurs. En 2024, les taux de crédit immobilier connaissent une baisse régulière, signe d’espoir. Actuellement, Cafpi fait état d‘un taux moyen à 3,77% pour les prêts immobiliers sur 20 ans. Une bonne nouvelle indéniable pour acheter dans le neuf, mais qui pourrait ne pas suffire à elle seule à relancer un marché du neuf atone.
Quelles solutions pour relancer l’immobilier neuf ?
Les fédérations s’activent auprès des pouvoirs publics pour montrer l’urgence. Parmi les mesures réclamées, la FFB souhaite :
- le rétablissement du prêt à taux zéro (PTZ) avec les modalités de 2023,
- un assouplissement des règles du crédit, notamment les obligations du HSCF (Haut conseil de stabilité financière)
- le remplacement du dispositif Pinel voué à disparaître fin 2024,
- le report de 2025 à 2028 du calendrier d'application de la réglementation environnementale RE2020.
La FPI estime que le projet de loi logement présenté début mai pour tenter de débloquer le parcours résidentiel des Français va dans le bon sens. Toutefois, elle indique qu’il n’est pas à la hauteur de la crise et des enjeux.