Quelles alternatives innovantes pour faire face à la pénurie de logements ?
La crise du logement en France est toujours très présente et fragilise près de 15 millions de Français d’après la Fondation Abbé Pierre. La pénurie de construction de logements neufs se conjugue avec un nombre insuffisant d'offres d’achat dans l’ancien.
Plusieurs pistes se dessinent parmi les professionnels et certaines font preuve d’innovation. Zoom sur deux alternatives intéressantes : la transformation des bureaux en logements et le coliving.
La transformation de bureaux en logements
L’ancienne préfecture de Paris a accueilli ses premiers locataires en avril 2022. À Paris, la transformation des sièges sociaux et bureaux, publics ou privés, en logements est la voie privilégiée. Cela représente 12 % des permis de construire, soit 10 fois plus que la moyenne française. Au total, une superficie de 300 000 mètres carrés devrait ainsi se libérer dans la capitale.
Deux raisons principales :
- Le télétravail a transformé les besoins immobiliers des entreprises et les transformations de bureaux s’orientent vers des espaces plus petits et plus flexibles ;
- L’objectif "zéro artificialisation nette" (ZAN) incite à rénover plutôt qu’à construire pour être en phase avec les objectifs climatiques.
Pourtant, la transformation de bureaux en logements se heurtent à de nombreuses difficultés :
- une rentabilité moindre pour le propriétaire ;
- des coûts de transformation importants (notamment en cas de présence d’amiante, de besoins d’isolation ou de perte d’espace dénué de fenêtre) ;
- une perte d’impôts locaux pour les communes tandis que les nouveaux habitants entraîneront une hausse des dépenses publiques locales (écoles, transports, crèches, etc.).
Les pouvoirs publics peuvent favoriser cette transformation, à l’instar de la loi ELAN de 2018 qui permet de déroger aux quotas de logements sociaux sur ces chantiers spécifiques.
Le coliving
Concept importé des Etats-Unis, le coliving se développe en France depuis cinq ans. Il consiste à vivre ensemble au sein d’une grande maison dans laquelle chacun possède sa chambre et partage les pièces de vie.
Une centaine d’opérations immobilières seraient lancées en France actuellement et suscitent l’intérêt des investisseurs immobiliers. La rentabilité est estimée entre 3,5 % et 4 %, supérieure à celle attendue en moyenne pour un logement classique.
Le coliving intéresse les étudiants mais aussi les jeunes actifs qui peinent à se loger et surtout, ne souhaitent pas vivre seuls après la crise sanitaire. Des services, comme le ménage, le restaurant ou la salle de sport, offrent bien plus qu’une simple colocation. Le coliving correspond donc parfaitement aux attentes d’une nouvelle génération, dans un contexte d’insécurité affective et économique.