Des réservations de logements neufs en chute libre

Grégory Monod, président du Pôle Habitat de la Fédération française du bâtiment, tire la sonnette d’alarme depuis des mois. Les chiffres 2022 de l’immobilier neuf annoncés par le ministère de la Transition écologique lui donnent raison : 110 000 logements neufs réservés par des particuliers en 2022, soit une baisse de 15 % par rapport à 2021.

Les réservations des particuliers n’ont cessé de baisser au cours de l’année. Ainsi, au dernier trimestre, on relève seulement 22 500 réservations, soit à peine plus que pendant le confinement du printemps 2020.

Le nombre de mises en vente a également baissé de 6 % en 2022 pour atteindre 110 000 logements. L’offre et la demande sont en baisse et laissent présager une crise profonde et durable de l’immobilier neuf.

Côté vente d’immeubles neufs entiers, les chiffres ne sont guère meilleurs. La baisse atteint 20 % sur l’année 2022. En effet, les bailleurs sociaux investissent déjà dans la rénovation énergétique et se lancent de moins en moins dans des chantiers neufs. 

3 raisons à la crise de l’immobilier neuf

Plusieurs raisons s’accumulent pour expliquer la crise du logement neuf :

• La réticence de certains maires pour délivrer de nouveaux permis de construire, face à l'hostilité des habitants. 
• La hausse des prix du neuf est corrélée à l’augmentation du coût des matériaux de construction depuis la guerre en Ukraine. 
• Les particuliers ne peuvent plus suivre l’augmentation des prix et se heurtent à des problèmes d’accès au crédit immobilier et à des refus de prêt.

La hausse des taux d’intérêts et le plafond du taux d’usure ont notamment conduit à plus de 20 % d’annulations des réservations de logements neufs au dernier trimestre 2022.

En complément, près d’un promoteur immobilier sur 5 préfère reporter, voire renoncer à son projet. Les chiffres du ministère de la Transition écologique inquiètent les professionnels de la construction et les perspectives pour l’année 2023 sont pessimistes.