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Le crédit vendeur immobilier

Le crédit vendeur immobilier Le crédit vendeur immobilier

Le crédit vendeur immobilier est un type de prêt un peu particulier.
Il est conclu entre des particuliers : le vendeur endosse le rôle de la banque et l’acheteur contourne les démarches d’obtention d’un prêt auprès d’un organisme prêteur.
Découvrez le guide CAFPI du crédit vendeur immobilier : définition, modalités, avantages et inconvénients.

Crédit vendeur : définition

Le crédit vendeur immobilier représente un accord de financement entre l'acheteur et le vendeur d'un bien immobilier.

Dans ce cas, le vendeur ne reçoit pas la totalité du prix convenu le jour de la vente : bien qu'un paiement initial soit effectué (un paiement comptant), le reste du montant est habituellement réglé en mensualités, semblables aux échéances d'un prêt bancaire traditionnel.

Bon à savoir

Le crédit vendeur s'applique aussi bien dans le secteur commercial, notamment pour l'acquisition d'un fonds de commerce ou la reprise d'une entreprise, que dans le secteur immobilier.

  • Dans le contexte commercial, on l'appelle crédit vendeur entreprise.
  • Lorsqu'il est utilisé pour l'achat d'un bien immobilier, on le désigne alors comme crédit vendeur immobilier.

Cette flexibilité permet de l'adapter à différents types de transactions.

Pourquoi recourir à un crédit vendeur pour l’achat de son bien immobilier ?

Lorsqu'on opte pour un crédit vendeur, le vendeur endosse le rôle habituellement joué par une banque envers l'acheteur. Cela signifie que le vendeur prend la place de l'institution financière en agissant en tant que prêteur.
Cette solution est parfois idéale pour contourner l'obtention d’un prêt qui pourrait être difficile.

Dans le domaine immobilier, l'exemple typique est la vente en viager.
Ce processus implique que l'acheteur, nommé débirentier, acquiert une propriété en payant un montant initial, souvent désigné sous le terme de "bouquet", suivi par le paiement régulier de rentes viagères au vendeur.
Dans ce cas, le vendeur est connu sous le nom de crédirentier, car il fournit un financement à l'acheteur sous la forme d'un crédit vendeur immobilier.

Fonctionnement d’un crédit vendeur immobilier

Comprendre le fonctionnement d’un crédit vendeur

Dans le cadre d’un crédit vendeur immobilier, l'acheteur règle immédiatement une partie du montant total de la propriété et finance le reste grâce à un crédit vendeur.

Autrement dit, l'acquéreur s'acquitte d'un paiement initial lors de la transaction, puis rembourse le solde restant soit par des paiements différés, soit par des versements échelonnés sur une période déterminée.

Dans les faits, deux montages sont possibles : 

  • L'acheteur peut fournir un apport personnel représentant 10 % du prix de vente, puis financer le montant restant à travers un crédit vendeur immobilier ;
  • Sinon, une partie de l'achat peut être couverte par un prêt bancaire classique, tandis que le reste est financé via un crédit vendeur.

L’option choisie dépendra sans doute de la capacité d’emprunt de l'acquéreur.

Définir les modalités de la vente

Comme pour tout montage financier, le crédit vendeur nécessite une préparation minutieuse.
L'acheteur et le vendeur doivent s'accorder sur des détails importants tels que : 

  • le montant du prêt accordé,
  • les modalités de répartition du prix (si vous optez pour un crédit vendeur partiel),
  • le montant de l'apport initial,
  • le taux d'intérêt du prêt (il peut être de zéro ou coller aux taux du marché, mais ne pourra jamais dépasser le taux d’usure),
  • la durée de remboursement (qui dépend du versement ou non d’un apport),
  • le montant de chaque échéance,
  • ainsi que les garanties fournies.

Tous ces éléments doivent être clairement spécifiés dans la promesse de vente.

Montant d’un crédit vendeur

En général, le montant alloué dans un crédit vendeur ne couvre pas la totalité du prix de vente : il représente jusqu'à 50 % de la valeur de vente, mais il est plus courant qu'il constitue environ 30 %.
La partie restante du montant dû est habituellement réglée comptant par l'acheteur.

Durée d’un crédit vendeur

La durée d’un crédit vendeur peut courir sur 10, 15 ou 20 ans.
Toutefois, elle est généralement assez courte, variant le plus souvent entre 1 et 5 ans.

Quel taux d’intérêt pour un crédit vendeur ?

Acheteurs et vendeurs doivent se mettre d’accord sur un taux d’intérêt mutuellement bénéfique.
Il est essentiel que les attentes de rentabilité du vendeur soient alignées avec les capacités de remboursement de l'acheteur. Ainsi, le taux d'intérêt appliqué est souvent celui en vigueur dans les banques au moment de la transaction.
Dans tous les cas, il ne faudra pas excéder le taux d'usure applicable aux prêts entre particuliers.

Bon à savoir

Il est possible de mettre en place un crédit vendeur à taux zéro. Dans ce cas, l'acheteur s'engage généralement à accepter un prix de vente ferme et définitif, sans possibilité de négociation à la baisse.
Cette approche simplifie le plan de paiement, car il n'est alors pas nécessaire d'établir un tableau d'amortissement.

Quelles garanties choisir pour un crédit vendeur ?

Bien que le crédit vendeur repose sur une base de confiance mutuelle entre l'acheteur et le vendeur, il est crucial de se protéger contre les risques potentiels.

Pour cela, il est conseillé de souscrire une assurance de prêt couvrant les cas de décès et d'invalidité : cette assurance garantira au créancier d’être remboursé en cas de décès ou d'invalidité permanente de l’acquéreur.

De plus, il est judicieux d'établir une sûreté réelle. Plusieurs options sont possibles : 

  • Via un acte notarié, une garantie est prise sur le bien vendu, le “privilège de prêteur de denier” pour assurer le montant de la créance. En cas de défaillance de paiement et si le bien fait l’objet d’une saisie revente, le vendeur sera ainsi le premier à être remboursé.
  • Une caution solidaire garantit le paiement. Là encore, en cas de défaillance de paiement, le vendeur sera remboursé en actionnant la caution.
  • Une hypothèque sur le bien permettra, en cas de non-remboursement, de saisir le bien et de procéder au remboursement du vendeur avec l’argent de la vente du bien.

Ces mesures permettent d'assurer la sécurité de l'accord et de protéger les intérêts de chacune des parties impliquées dans la transaction.

Crédit vendeur et acte notarié

Bien que le crédit vendeur immobilier offre une flexibilité certaine, il est encadré par des règles juridiques strictes et doit être formalisé par un contrat soigneusement rédigé et enregistré devant notaire.

Un acte authentique, rédigé et établi par un officier public tel qu'un notaire, est nécessaire.
Cet acte doit explicitement mentionner des éléments clés tels que la nature du bien vendu, son prix de vente, la durée du prêt, son montant, le taux d’intérêt, ainsi que les frais annexes.
Les clauses de garantie devront également y être indiquées.

Le rôle du notaire est également d'offrir assistance et conseils aux deux parties pour la rédaction et la conclusion du contrat.

Les avantages du crédit vendeur immobilier

Le crédit vendeur immobilier offre plusieurs avantages.

D'une part, les termes du crédit, tels que le taux, le montant et la durée, sont déterminés d'un commun accord entre les deux parties, bien que certaines conditions de base doivent être respectées.
D'autre part, ce système permet de contourner les contraintes souvent associées aux crédits bancaires traditionnels, rendant l'accès à la propriété plus aisé pour les acheteurs ayant des profils financiers moins solides.
Il offre également des avantages pour ceux qui cherchent un financement rapide sans frais supplémentaires.

Pour le vendeur, le crédit vendeur peut faciliter et accélérer des transactions qui autrement pourraient s'avérer plus longues.
Il offre aussi la possibilité de négocier le bien à un prix avantageux, augmentant ainsi la rentabilité de la vente, puisqu’en accordant une facilité de paiement à l'acquéreur, vous pouvez en contrepartie exiger que la vente se fasse selon vos objectifs.

Les inconvénients du crédit vendeur immobilier

L’inconvénient majeur du crédit vendeur repose sur le risque encouru par le vendeur : le risque de non-paiement.
Comme pour toute forme de prêt, il existe toujours la possibilité que l'emprunteur ne puisse pas rembourser la somme due.
Cependant, comme vu précédemment, il est possible pour le vendeur de demander différentes garanties pour atténuer ce risque afin d’avoir une protection supplémentaire.

Bon à savoir

D’ailleurs, que se passe-t-il en cas de crédit vendeur non remboursé ?
En cas de non-remboursement, plusieurs actions peuvent être entreprises par le vendeur :

  • Activation des cautions : le vendeur peut faire appel aux cautions qui se sont portées garantes pour le paiement des sommes dues.
  • Saisie des biens en garantie : si des biens ont été mis en garantie, comme le bien immobilier vendu lui-même (via une hypothèque, par exemple), le vendeur peut procéder à leur saisie.
  • Action en justice : en l'absence de garanties suffisantes, le vendeur peut engager des procédures judiciaires contre l'acheteur défaillant. Cela peut impliquer de demander au tribunal de prononcer les saisies nécessaires pour recouvrer la dette.
À retenir
  • Le crédit vendeur immobilier est un accord financier entre acheteur et vendeur où l'acheteur paie une partie du prix initialement et le reste en mensualités, tandis que le vendeur joue le rôle de la banque, offrant une alternative au prêt bancaire.
  • Il peut être utilisé tant dans le secteur commercial (achat de fonds de commerce ou reprise d'entreprise) que dans l'immobilier, mais c’est surtout une solution utilisée dans la vente en viager.
  • Les détails du crédit vendeur, tels que le montant du prêt, les modalités de paiement, les taux d'intérêt, et les garanties, doivent être soigneusement convenus et inscrits dans la promesse de vente.
  • Il faudra veiller à intégrer des garanties dans le crédit vendeur : assurance de prêt, sûretés réelles comme un privilège de prêteur de deniers ou une hypothèque, et caution solidaire.
  • Côté avantages,  le crédit vendeur offre flexibilité et facilité d'accès à la propriété, avec des termes négociables et des avantages pour le vendeur en termes de prix et de rapidité de transaction.
  • Le principal inconvénient pour le vendeur est le risque de non-paiement, mais des garanties et actions légales peuvent atténuer ce risque.
Frédérique Moles
Par Frédérique Moles, Chef de projet marketing digital
Mis à jour le 17/04/2024 à 14:21
Frédérique a commencé sa carrière en 2011, se spécialisant dans le marketing pour le secteur immobilier. Au fil des années, elle a acquis une solide expérience et des connaissances approfondies dans ce domaine. En 2017, elle a rejoint CAFPI, élargissant son champ d’expertise pour inclure le crédit immobilier et l’assurance emprunteur. Sa contribution significative à ces domaines est démontrée par ses nombreux écrits sur ces sujets sur le site www.cafpi.fr. Actuellement, elle est en charge des activités digitales sur le site CAFPI, où elle continue de faire preuve de son expertise et de son engagement pour rendre accessible le monde parfois complexe du crédit immobilier et de l’assurance emprunteur. > Linkedin
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