Crédit immobilier et chômage
Vous avez un projet immobilier mais êtes actuellement au chômage ? Ces deux situations ne sont pas incompatibles.
Découvrez comment emprunter en étant au chômage, les prêts et aides publiques que vous pouvez solliciter ainsi que nos conseils pour mettre toutes les chances de votre côté et obtenir le prêt immobilier désiré.
Suivez le guide du crédit immobilier quand on est au chômage.
- Il est possible d’emprunter lorsque l’on est au chômage, à condition de disposer d’un dossier solide.
- Pour obtenir le prêt immobilier souhaité, son projet immobilier doit être réaliste et la gestion de ses comptes exemplaire.
- Plusieurs prêts aidés seront vos alliés, comme le prêt à taux zéro ou le prêt d’accession sociale.
- Vous pourrez aussi compter sur les aides publiques de la Caisse d’Allocations Familiales pour vous soutenir dans votre démarche d’accession à la propriété.
- Cependant, emprunter avec un conjoint en CDI et disposer d’un apport personnel conséquent seront de sérieux atouts dans le succès de votre projet.
- Enfin, si votre prêt a été obtenu avant votre perte d’emploi, le rachat de crédits peut constituer une solution pertinente et rassurante.
Est-ce possible d'emprunter en étant au chômage ?
Il est tout à fait possible d’obtenir un prêt immobilier lorsque l’on est au chômage.
Bien que les démarches soient un peu plus compliquées que pour un profil ayant un emploi, et malgré une exigence grandissante des banques, les solutions pour booster son dossier emprunteur sont nombreuses.
Si les banques privilégient autant les CDI, c’est qu’elles souhaitent être rassurées quant à la solvabilité des personnes à qui elles prêtent. Elles exigent donc souvent des garanties sûres comme des revenus stables, un contrat de travail pérenne, etc. C’est pourquoi un emprunteur sans emploi est un profil plus difficilement éligible au crédit.
Mais avec un dossier solide qui prouvera que le risque de défaut de paiement est très faible, voire quasi inexistant, un emprunteur au chômage pourra tout de même convaincre un établissement prêteur de lui faire confiance et obtenir le montant espéré pour son prêt immobilier.
Comment obtenir un prêt immobilier en étant au chômage ?
Une situation de chômage, pourvu qu’elle ne soit pas durable, ne représente pas nécessairement un frein à l’accès au crédit.
Voici plusieurs pistes pour obtenir un prêt immobilier tout en étant en chômage :
- Avoir un projet immobilier réaliste et objectif
Compte tenu de votre situation professionnelle, il vous faudra peut-être faire des concessions par rapport au projet immobilier rêvé.
Si vous souhaitez vraiment devenir propriétaire, et que le bien immobilier que vous aviez repéré est hors de votre portée, il vous faudra être moins ambitieux, revoir votre projet à la baisse en vous dirigeant vers un bien avec un prix d’achat moindre.
- Gérer ses comptes de manière exemplaire
Toute demande de financement sera scrupuleusement étudiée par la banque. C’est pourquoi le dossier emprunteur doit être solide.
Les relevés de compte des 3 derniers mois devront notamment être joints. Ils permettent de facilement étudier votre solvabilité, d'apprécier votre capacité d’épargne régulière et de considérer le sérieux de votre demande.
Notez qu’un dossier solide reposera principalement sur 2 critères :
- Un parcours professionnel correct : si vous avez toujours travaillé et que vous êtes exceptionnellement au chômage, ou bien si vous avez des perspectives d’embauche prochaines, la banque sera rassurée ;
- Une parfaite maîtrise de ses finances : pour achever de convaincre la banque, il vous faudra démontrer d’une très bonne gestion de vos finances, sans aucun découvert (même minime) ni interdit bancaire dans le passé, aucun incident de paiement, une bonne capacité d’épargne, etc.
Si vous touchez des allocations chômage, et si leur montant est suffisant et que la période d’indemnisation courre encore quelque temps, ces dernières pourront être prises en considération par la banque.
Les prêts à solliciter pour un emprunteur au chômage
Plusieurs prêts dits “prêts aidés” sont à votre disposition pour vous aider à acheter votre logement.
Pour profiter de l’un de ces prêts, votre logement doit être votre résidence principale.
Le prêt à taux zéro (PTZ)
Le prêt à taux zéro propose un prêt avec taux à 0%.
Pour en profiter, il faut respecter le seuil de revenus.
Par ailleurs, il vous faudra obtenir un autre prêt, car le PTZ n’est qu’un prêt complémentaire permettant de financer une partie du projet immobilier (jusqu’à 40% du montant total de votre projet).
Pour un emprunteur actuellement au chômage, le PTZ a l’avantage d’être soumis à une période de différé, durant laquelle l’emprunteur ne rembourse rien à la banque.
En outre, avec l’absence d’intérêts à rembourser, le coût total du crédit est réduit.
Le prêt à l’accession sociale (PAS)
Ce prêt est aussi soumis à des conditions de revenus, variables selon l’emplacement géographique du logement et son nombre d’occupants.
Le prêt à l’accession sociale à taux réduit permet de financer la totalité du projet (bien que cumulable avec d’autres prêts comme le PTZ), mais toutes les banques ne proposent pas ce crédit. Tournez-vous donc vers les banques conventionnées pour pouvoir en bénéficier.
Notez enfin que ce type de prêt donne droit à l’aide personnalisée au logement (APL), un atout pour un emprunteur au chômage.
Les aides publiques disponibles pour un emprunteur au chômage
Ce sont principalement les aides de la Caisse d’Allocations Familiales (CAF) qui viendront soutenir les emprunteurs au chômage dans leurs projets immobiliers.
Si la CAF n’octroie pas de prêt immobilier, elle accorde des aides personnelles au logement, sous conditions de ressources, donnant la possibilité d’accéder à la propriété même en étant un emprunteur modeste, en grande précarité ou tout simplement un primo-accédant.
- L’APL, pour Aide Personnalisée au Logement, est attribuée selon les revenus, la composition de son foyer et la localisation du logement ;
- L’ALF - Allocation de Logement Familiale - est réservée aux emprunteurs avec enfants nés ou à naître, mariés depuis 5 ans minimum, avec les mêmes conditions d’attribution que l’APL ;
- L’ALS, Allocation de Logement à caractère Social, est attribuée aux personnes n’ayant droit ni à l’APL ni à l’ALF.
Emprunter avec un conjoint : une solution appropriée pour un emprunteur au chômage
Vous avez un conjoint et celui-ci est en CDI ?
Cette situation sera un atout important dans vos négociations avec la banque.
Au-delà de mutualiser les dépenses du quotidien, avoir un conjoint permettra d’emprunter une somme plus importante, puisque les dettes seront réparties sur 2 profils, et non sur un seul.
Cette répartition sera sécurisante pour l'établissement prêteur, puisqu’en cas de difficulté de paiement pour l’un des emprunteurs, le co-emprunteur pourra assumer l’intégralité du remboursement.
Toutefois, si l’un des conjoints est sans emploi, la banque calcule la capacité d'emprunt et le taux d’endettement sur la base des revenus du conjoint salarié.
Les salaires ou revenus professionnels seront pris en compte, comme les allocations familiales, les revenus locatifs, les pensions alimentaires…
Si les allocations chômage ne sont pas toujours retenues dans le calcul du taux d’endettement, un prêteur sera plus enclin à prêter à un emprunteur au chômage ayant un co-emprunteur qu’à un emprunteur au chômage seul.
Disposer d’un apport personnel, un atout pour un emprunteur au chômage
Très rassurant pour les banques, l’apport personnel est la somme d’argent qu’un emprunteur peut insuffler dans le crédit, afin de le compléter.
Sa vocation est souvent de couvrir les frais annexes de l’achat (3% dans le neuf, 8% dans l’ancien), mais on estime qu’un apport personnel est fortement apprécié lorsqu’il représente au moins 10% du crédit.
Cela prouve également la capacité d’épargne de l’emprunteur (si même au chômage, il arrive à mettre telle ou telle somme de côté tous les mois) et son engagement envers son projet immobilier, tout comme sa solvabilité future.
Disposer d’un apport personnel permet en outre de négocier de meilleures conditions de prêt, adaptées à ses besoins, notamment via un taux d’endettement maximum (afin de rembourser sur une durée plus courte ou d’emprunter un plus gros montant) et/ou la réduction des dépenses annexes (frais de dossier, indemnités de remboursement anticipé, etc.)
Le rachat de crédits, une solution pertinente pour allier crédit et chômage ?
Dans le cadre d’un prêt accordé avant la perte d’emploi, le rachat de crédits en période de chômage peut être une solution intéressante puisque cela peut donner lieu à un allègement de ses mensualités et donc à un rééquilibrage de ses finances.
L’enjeu sera donc de négocier la durée de remboursement, bien que les banques ne soient pas friandes de cette solution pour un chômeur. Cette situation est très propice à un accompagnement par un courtier : ce dernier saura mettre en valeur les revenus du candidat comme son profil (âge, situation familiale, gestion du budget, etc.).
Et si vous avez un co-emprunteur avec une situation stable (de préférence en CDI) et une garantie (une caution par exemple), cela facilitera les négociations.
Points de vigilance sur le prêt entre particuliers si les banques ne veulent pas faire de crédit
Toutes les banques que vous avez sollicitées refusent de vous accorder le financement dont vous avez besoin pour mener à bien votre projet immobilier ?
Un prêt entre particuliers peut représenter un ultime recours.
On en distingue plusieurs types :
- Le prêt familial nécessitera de prendre de nombreuses précautions afin de ne pas être requalifié en donation, puisqu'au-delà de 760 € prêtés, une déclaration au centre des impôts est incontournable. Celle-ci devra s’accompagner d’un contrat de prêt, à rédiger et signer chez le notaire.
- Le prêt collaboratif (sur des plateformes en ligne collaboratives) permet d’emprunter à une communauté d’investisseurs jusqu'à 50 000 € (il s’agit ici d’un prêt personnel).
- Enfin, sachez qu’un contrat de prêt ou une reconnaissance de dettes doit être signé entre l'emprunteur et le prêteur. Au-delà de 1 500 € prêtés, le document doit être rédigé et signé chez le notaire.