Définition de la loi Scellier
Du nom du député initiateur de la proposition d’amendement François Scellier, la loi Scellier a été remplacée en 2012 par la loi Duflot (du 1er janvier 2013 au 31 août 2014) puis par la loi Pinel (depuis le 1er septembre 2014).
La loi Scellier s’adressait aux personnes investissant dans un logement locatif, entre le 1er janvier 2009 et le 31 décembre 2012.
Concrètement, elle permettait de bénéficier de réduction fiscale en achetant un logement neuf, destiné au marché locatif.
Le texte de loi stipulait qu’en achetant un logement neuf, en le louant vide et à usage de résidence principale pour le locataire pendant 9 ans minimum, le propriétaire bénéficiait d’une réduction d’impôt répartie sur 9 ans, et correspondant à un pourcentage du bien, dans la limite de 300 000 €, soit 8 333 € d'économie d'impôt par an. Vous retrouvez tous les principes du dispositif Scellier dans les anciennes versions de l’article 199 septvicies du Code général des impôts (CGI).
Les effets de la loi Scellier continuent pour les propriétaires dont l'acquisition est antérieure au 31 décembre 2012. Pour profiter de la réduction fiscale, le logement doit toujours être disponible sur le marché locatif. On s’intéresse ici à la date d’acquisition et non à la date d’achèvement du logement.
Les 2 types de loi Scellier
On distingue 2 types d’investissement en loi Scellier :
- L’investissement en loi Scellier classique,
- L’investissement en loi Scellier social
Les avantages de la loi Scellier, dans ses deux branches, se recoupent partiellement.
Loi Scellier classique
En loi Scellier classique, la réduction d’impôt était accordée si vous aviez fait l’acquisition d’un bien immobilier neuf ou en l’état futur d’achèvement (VEFA), entre le 1er janvier 2009 et le 31 décembre 2012.
Dans ce cas, vous bénéficiez d’une défiscalisation jusqu’en 2021.
Précurseur de la performance énergétique, les investissements Scellier devaient répondre à des normes comme la construction BBC (bâtiment basse consommation), remplacée en 2013 par les normes RT 2012.
En 2012 donc, la réduction d’impôt était alors de 6% pour un logement non BBC (Bâtiment Basse Consommation) si le permis de construire avait été déposé avant le 31 décembre 2011, et de 13% pour un logement labellisé BBC.
Sans dépasser un plafond de 300 000 €, la réduction d’impôt était calculée sur le prix de revient du logement, selon sa zone géographique.
- Zone A : 5 000 €/m²
- Zone A Bis : 5 000 €/m²
- Zone B1 : 4 000 €/m²
- Zone B2 : 2 100 €/m²
- Zone C : 2 000 €/m²
Loi Scellier social
La loi Scellier social, aussi appelée Scellier intermédiaire, vient compléter le dispositif Scellier en procurant des avantages complémentaires en contrepartie d'engagements plus contraignants pour le bailleur.
En loi Scellier social, la réduction d’impôt supplémentaire peut atteindre au maximum 36 000 €, pour un bien d’une valeur de 300 000 €.
Cette réduction supplémentaire est étalée sur 6 ans (2 périodes de 3 ans), représentant ainsi 6 000 € de réduction par an.
Elle est imputable sur l’impôt de l’année de livraison du bien immobilier, avec un plafond d'investissement annuel de 300 000 €.
Pour les investissements actés en 2012, le taux de réduction d'impôts est de :
- 28% (19% en non BBC) du montant de l'acquisition étalée sur 15 ans
- 18% (9% en non BBC) sur les 9 premières années puis 1.67 % par an les 6 années suivantes.
Et en plus de la réduction d’impôt, le régime Scellier intermédiaire propose à l’investisseur d’appliquer une déduction spécifique au taux de 30% du montant brut des loyers (soit les revenus du bien).
Enfin, l’investisseur peut déduire de son revenu global, dans la limite de 10 700 €, les éléments suivants :
- La taxe foncière,
- Les frais de gestion ou de gérance,
- Les primes d'assurance garanties de loyers (garantie de vacance locative et garantie de loyers impayés),
- Les charges supportées par le propriétaire (honoraires du syndic de l'immeuble).
Seuls les intérêts d'emprunt ne sont pas déductibles du revenu global ; en revanche ils sont reportables pendant 10 ans.
Il était possible de réaliser des investissements en Scellier directement mais aussi à travers des SCPI (sociétés civiles de placement immobilier). Le contribuable bénéficie dans ce cas des avantages fiscaux de la loi Scellier sans avoir à gérer son investissement locatif.
Tableau comparatif de la loi Scellier classique et la loi Scellier intermédiaire
Loi Scellier classique | Loi Scellier intermédiaire | |
Montant des loyers | 30% supérieur | 30% inférieur |
Plafond de ressources pour les locataires | Non | Oui |
Possibilité de louer le bien à un membre ascendant ou descendant de la famille | Oui | Non |
Déduction spécifique au taux de 30% du montant brut des loyers | Non | Oui |
Extension de la réduction d’impôt au-delà de 9 ans | Non | Oui : 2% supplémentaire jusqu’à la 15ème année d'engagement de location |
Quelles sont les conditions pour bénéficier de la loi Scellier ?
Pour bénéficier du dispositif fiscal Scellier classique ou Scellier intermédiaire, plusieurs conditions devaient nécessairement être réunies :
- Acquérir un logement situé dans l’une des zones géographiques concernées (zones A, Abis, B1, B2, C),
- S’engager à louer le logement vide, pour une période minimum de 9 ans,
- Louer le bien dans les 12 mois suivant son acquisition ou sa date d’achèvement,
- Ne pas louer le logement à un membre de votre foyer fiscal,
- Respecter le plafond de loyer au m² déterminé selon la zone géographique.
En Scellier intermédiaire, il conviendra en plus de respecter les plafonds de revenus pour le locataire.
Zoom sur les biens immobiliers pouvant bénéficier de la Loi Scellier
Première chose à savoir : la loi Scellier s’adresse à toutes les personnes physiquement domiciliées fiscalement en France.
Elle ne s’applique qu’aux biens situés en France Métropolitaine ou départements et collectivités d’Outre-Mer, et à usage d’habitation.
Pour que des locaux à usage mixte puissent bénéficier de la loi Scellier, il faudra que l’habitation représente au moins 75% de la superficie.
L’avantage fiscal ne portera que sur la partie affectée à l’habitation.
Le bien immobilier doit être neuf ou en état futur d’achèvement entre le 1er janvier 2009 et le 31 décembre 2012 (ou jusqu’en 2017 pour les biens situés Outre-Mer).
Par ailleurs, le bien doit respecter des normes thermiques et de performance énergétique (article L.111-9 du Code de la construction et de l’habitation).
Les zones d’éligibilité de la loi Scellier
C’est l’une des conditions à remplir pour bénéficier du dispositif : le bien immobilier que vous achetez doit impérativement être situé dans l’une des zones définies par le régime Robien-Borloo, précédant la loi Scellier.
Ces zones sont déterminées en fonction de la tension du marché immobilier et de leur attractivité et sont primordiales pour déterminer les plafonds de loyers et plafonds de ressources des locataires.
On distingue les zones suivantes :
- Zone A : Paris et la petite couronne ;
- Zone A bis : deuxième couronne parisienne, Côte d’Azur et pays genevois français ;
- Zone B1 : agglomérations françaises de plus de 250 000 habitants et zones littorales et îles ;
- Zone B2 : villes de plus de 50 000 habitants (mais moins de 250 000 habitants).
- Zone C : reste du territoire.
Pour la loi Scellier, les logements éligibles doivent se situer dans les zones connaissant un déséquilibre entre l’offre et la demande de logements (zones A et B).
Les logements situés en zone C n'ouvrent pas droit à la réduction d’impôt, quoique certaines communes puissent demander des dérogations.
La loi Scellier, ancêtre de la loi Pinel, visait déjà à améliorer la situation du logement en France, en dynamisant les investissements dans le neuf.
Comment calculer un loyer avec la loi Scellier ?
Plusieurs critères doivent être pris en compte dans le calcul d’un loyer en loi Scellier : la surface habitable est à ajouter à la moitié des surfaces annexes, puis le total est à multiplier par le montant du plafonnement de loyers (diffèrent selon la zone).
Notez que la moitié des surfaces annexes ne doit pas dépasser 8 m².
- La surface habitable inclut le sol (c’est-à-dire la surface du plancher construite) après déduction des surfaces occupées par les murs, cloisons, embrasures de portes et fenêtres, marches et cages d’escaliers.
- Les surfaces annexes représentent les surfaces mises à disposition du locataire, et dont la hauteur sous plafond ne dépasse pas 1,80m. Il s’agit des caves, sous-sols, remises, greniers, balcons, loggias, vérandas, parties de terrasses accessibles en étages.
Sachez que les garages et parkings ne sont pas pris en compte dans l’estimation du loyer en loi Scellier.
- Les plafonds de loyers varient d’une zone à l’autre, de 9 à 18 € environ.
3 questions-réponses sur la revente d’un bien acheté via le dispositif Scellier
Si le propriétaire-investisseur le désire, il peut revendre un bien acheté avec la loi Scellier.
Plusieurs cas de figure peuvent se présenter.
Comment vendre un appartement avant 9 ans et à quelles conditions ?
S’il est possible de vendre son bien avant l’échéance de 9 ans, cela n’est pas recommandé car il sera demandé à l’investisseur de rembourser toutes les sommes correspondant aux réductions d’impôt obtenues dès la première année grâce au dispositif.
Un cas particulier est toutefois à signaler : en cas de loi Scellier Social, il est possible, à l’issue des 9 ans, d’étendre la location pour 1 ou 2 périodes de 3 ans supplémentaires.
Si la vente du bien survient au cours d’une de ces périodes, le propriétaire devra rembourser les avantages fiscaux perçus uniquement au cours de cette période, et les économies réalisées sur la période initiale de 9 ans seront sécurisées.
Exceptions :
En cas d'invalidité ou de licenciement d’un des époux ayant une imposition commune, ou pour le décès du propriétaire ou de son époux.se, le remboursement des avantages fiscaux obtenus ne sera pas exigé.
Est-il possible de vendre un bien Scellier avec un locataire présent ?
Votre période de location arrive à son terme et votre locataire est toujours présent dans le logement ?
Si vous désirez le vendre, il vous est possible de le mettre en vente, même s’il est occupé.
Dans le cas d’une vente avec un locataire en place, il vous faudra peut-être consentir à une décote de 10 à 15% de la valeur de votre bien afin de le céder, car les investisseurs intéressés par votre bien chercheront à obtenir la meilleure rentabilité possible.
Un logement libre attirera davantage d’investisseurs.
2 solutions s’offrent à vous :
- Ne pas renouveler le bail du locataire actuel, et donner un congé pour vente au locataire en place ; il vous faudra pour cela adresser une lettre recommandée avec accusé de réception 6 mois avant l’échéance du bail pour prévenir le locataire de votre intention de vente. Le locataire disposera alors de 2 mois pour faire une offre au prix indiqué par courrier.
- Parvenir à un accord avec ce dernier afin qu’il quitte le logement. Si le bail n’approche pas de sa fin et que vous souhaitez libérer le logement, vous pouvez négocier une indemnisation avec votre locataire pour son départ.
Quelle fiscalité pour la revente d’un bien Loi Scellier ?
Le délai de 9 ans est à compter du 1er jour de location effectuée. Lorsque les 9 années se sont écoulées, à partir de cette date, le propriétaire-bailleur peut légalement procéder à la vente du logement.
Évitez toute erreur : cette date de début de location figure sur la déclaration 2044 EB ajoutée à votre première déclaration fiscale.
- Impôt sur la plue-value
La vente d’un bien immobilier acheté en loi Scellier est soumise aux mêmes impôts qu’une vente classique, notamment l’impôt sur la plus-value.
Cette dernière est calculée selon la différence entre les sommes de la vente et de l'acquisition du logement.
A noter : les frais déboursés par l’acheteur seront déduits du prix de vente.
Pour le prix d’achat, il faudra se référer à l’acte d’achat initial, auquel on ajoutera les frais d’acquisition et les dépenses de construction.
La plus-value est taxée à 19% (impôt sur le revenu) et 15,5% (prélèvements sociaux).
- Réductions d’impôt
Des réductions d’impôt sont envisageables suivant la durée de propriété : la taxation de l’impôt sur le revenu diminue en effet à partir de la 6ème année, pour une exonération totale au bout de 22 ans.
Les prélèvements sociaux, de leurs côtés, connaissent un abattement fiscal après 6 ans de détention du bien, et une exonération totale au-delà de 30 ans.
- Cession du bien en cas de déduction du déficit foncier
Si vous avez déduit un déficit foncier de votre revenu global, vous ne pourrez pas céder votre bien dès la fin de la période locative.
Une location de 3 années supplémentaires sera incontournable, ou bien il vous faudra rembourser les sommes déduites.
Comment prolonger la loi Scellier après 9 ans ?
Une fois les 9 années de location écoulées, le propriétaire peut demander la prolongation du dispositif Scellier pour une ou 2 périodes de 3 ans, soit 15 ans de défiscalisation au total.
Pour proroger le dispositif, il est nécessaire de cocher la case adéquate lors de la déclaration de revenus : rendez-vous page 8 de l’annexe 2042 RICI, puis repérez “investissement en métropole et dans les DOM-COM”, puis “investissement acheté en 2010” ou en “2011”.
Indiquez enfin le montant de votre investissement, comme vous l’aviez fait lors de l’engagement initial, dans la case correspondant à l’année de réalisation de votre investissement.
Outre la prolongation de Scellier, vous pouvez transformer votre bien en logement meublé pour le louer avec le statut de loueur en meublé non professionnel (LMNP). Vous serez alors soumis à l’impôt sur le revenu, dans la catégorie des bénéfices industriels et commerciaux (BIC).
- La loi Scellier est un dispositif de défiscalisation s’appliquant à tout achat d’un logement neuf effectué entre le 1er janvier 2009 et le 31 décembre 2012, destiné à la location. C’est le dispositif de réduction d’impôt en loi Pinel qui est désormais possible à sa place.
- Dispositif fiscal, la loi Scellier offrait à toute personne la possibilité d'acquérir un bien immobilier neuf tout en bénéficiant d’avantages conséquents dans le temps. L’investissement dans un logement BBC augmentait le taux de réduction applicable.
- L’investissement dit en Scellier classique offre une réduction d’impôt pour tout bien acheté neuf avant le 31 décembre 2012. Dans la limite de 300 000 € d’investissement, il permet de déduire de ses impôts 6 à 13% du montant d’achat de son bien, suivant son emplacement géographique.
- Le montant de la réduction d’impôt varie selon que le logement est labellisé BBC ou non (bâtiment basse consommation).
- En Scellier social ou intermédiaire, pour une durée maximum de location de 15 ans, il est possible de défiscaliser jusqu’à 21 %. Le pourcentage était cependant variable, selon le type de logement et la durée de location.
- Pour bénéficier du dispositif Scellier, plusieurs conditions doivent être remplies : acquérir un logement situé dans l’une des zones géographiques concernées, s’engager à louer le logement vide et pour une durée minimum de 9 ans, louer le bien dans les 12 mois suivant son acquisition ou encore ne pas louer le logement à un membre de votre foyer fiscal.
- Afin de tirer profit du dispositif, le bien immobilier acquis doit impérativement être situé dans l’une des zones définies en fonction de la tension du marché immobilier ou de son attractivité.
- Le loyer d’un bien en loi Scellier se calcule selon la surface habitable, les surfaces annexes et le plafond de loyers.
- Enfin, sachez qu’il est possible de revendre les logements achetés en loi Scellier avant la fin de l’engagement de location de 9 ans (bien que déconseillé), avec un locataire présent dans le logement, ou bien vous pouvez aussi, dans certains cas, prolonger le dispositif.