Hausse des taux des crédits, inflation : les Français inquiets pour leur pouvoir d’achat

La 10e édition de l’enquête Ifop-CAFPI sur le thème des Français et l’accession à la propriété montre que près de 75 % d’entre eux sont inquiets sur leur situation économique et sur leur capacité à devenir propriétaire et ce, malgré un attrait intact pour la pierre.

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L’OAT 10 ans, qui est le socle à partir duquel se forment les coûts de refinancement à long terme des banques, a progressé de 2 % en un semestre. Les tensions inflationnistes ont, en effet, mis fin à la politique de rachats d’actifs et de taux négatifs pratiquée ces dernières années par la BCE. Même si elle est inférieure à celle de l’OAT 10 ans, les crédits immobiliers ont, eux aussi, connu une hausse rapide : + 0,5 % en six mois. Ce qui correspond à une capacité d’emprunt dégradée de 5 % à mensualités égales. 

Cela ne doit pas faire oublier que les conditions tarifaires d’accès au crédit restent excellentes. « Admettons que les taux poursuivent leur hausse, emprunter en dessous de 2-3 % est, historiquement, assez exceptionnel ; le taux moyen en France était de 3,8 % en 2010 », rappelle Olivier Lendrevie, président de CAFPI. 

Taux d’usure : vers un blocage du marché ?

« L’urgence est à la révision du taux d’usure, qui exclut purement et simplement l’accès à la propriété à de nombreux emprunteurs, pourtant solvables » interpelle Olivier Lendrevie. Effectivement, si les taux de crédits progressent, le taux d’usure, lui, continue de rester à des niveaux très faibles : 2,40 %. En cause, sa formule de calcul : « Elle induit un décalage de 6 à 9 mois par rapport à la réalité des taux pratiqués. Le taux d’usure restera à un niveau proche de son plus bas historique jusqu’au 1er octobre. De nombreux emprunteurs se retrouvent piégés par cet effet ciseaux : 1 dossier sur 5 est désormais rejeté pour cause de dépassement du taux d’usure. Cette réglementation propre à la France qui visait à l'origine à protéger les emprunteurs a pour conséquence de détourner les banques de leur rôle de financement de l’économie. Il faut réviser ce taux d’usure au plus vite, notamment en excluant l’assurance emprunteur du calcul et en fixant un plancher correspondant au taux d’inflation sur les 12 derniers mois. A défaut, on risque un blocage du marché », souligne Olivier Lendrevie. 
 

L’inflation va conforter le statut de « valeur refuge » de l’immobilier 

La fin de la crise sanitaire conjuguée à la situation géopolitique a fait s’envoler l’inflation à des taux que l’on pensait oubliés depuis quarante ans : 5,20 % sur 12 mois. Mais cette inflation est favorable aux investisseurs immobiliers, car les loyers sont, en partie, indexés sur l’inflation. « C’est pour cette raison que les périodes inflationnistes, comme celles que l’on a pu connaître dans les années 70/80, ont conforté le statut de valeur refuge de l’immobilier », note Olivier Lendrevie. « Tant que les taux de crédits restent inférieurs de trois points à l’inflation, nous sommes dans un environnement de taux réels négatifs propices à l’investissement immobilier », ajoute-t-il.

Une appétence intacte pour l’immobilier, mais des projets différés

Si une majorité de Français (41 %, versus 44 % il y a six mois) envisagent toujours d’acheter dans les cinq prochaines années, les freins leur apparaissent de plus en plus nombreux. Ainsi, près de 6 intentionnistes sur 10 (57 %) déclarent que le niveau d’inflation actuel pourrait retarder leur projet d’achat immobilier. Par ailleurs, 67 % estiment que les prix sont trop élevés et 37 % qu’il est difficile de trouver un financement. 

En dehors des aspects financiers, quels sont selon vous les trois principaux freins qui empêchent de devenir propriétaire ? En premier ? Et ensuite ?

Ifop/CAFPI/juin2022

Annexe

Evolution du profil des emprunteurs entre le 1er semestre 2021 et le 1er semestre 2022

CAFPI en bref

Leader du marché des courtiers en crédits, CAFPI est présent dans toute la France, via ses 240 agences en propre, pour accompagner ses clients dans toutes les étapes de leur projet immobilier.

En 2021, CAFPI a finalisé 40 000 dossiers auprès de 150 banques et assureurs partenaires, à des conditions particulièrement avantageuses. Le métier de courtage en prêts immobiliers est toujours en plein essor puisque plus de 35 % des crédits en France se font via un courtier.

CAFPI est l’expert de tous les crédits avec ses offres de crédits immobilier, de regroupement de crédits, de crédits professionnels et d’assurances emprunteur en ligne sur www.cafpi.fr et sur les réseaux sociaux.

En 2010, sous l’impulsion de CAFPI, naît l’APIC (l’Association Professionnelle des Intermédiaires en crédits) dans le but de promouvoir le métier de courtier, d’accompagner ses acteurs dans les évolutions réglementaires et législatives et défendre les intérêts de la profession auprès des pouvoirs publics (www.apicfrance.asso.fr).

Aïna Pagès
Par Aïna Pagès le 23/06/2022
Mis à jour le 27/06/2022